jeudi 5 février 2009

Oeufs pourris et Maori

Comme vous vous en doutez, le nom de Rotorua est d'origine Maori, le nom complet étant Te Rotorua-nui-a-Kahumatamomoe. Roto signifie « lac » et rua « deux » ; donc « deuxième lac », le 2e lac à avoir été découvert par les Maoris et aussi le 2e lac le plus grand du district de Bay of Plenty.

La ville se situe au sud du lac, et la petite île que l'on peut apercevoir au milieu du lac s'appelle Mokoia. Ce petit dôme de rhyolite, dont le point culminant est à 180 m au-dessus du niveau des eaux du lac, est sacré pour les Maori de l'iwi Te Arawa (la tribu locale). L'île est le lieu de l'une des plus célèbres légendes Maori, celle de Hinemoa et Tutanekai, que je vais vous raconter.



Sulphur Bay est une réserve ornithologique reconnue. On y trouve de nombreuses espèces d'oiseaux comme des cormorans ou des cygnes noirs importés d'Australie.

On voit Mokoaia dans le fond...Je sais que vous êtes impatients de connaître la légende de Hinemoa et Tutanekai, donc la voici :

Il était une fois un jeune et beau guerrier qui s’appelait Tutanekai et qui vivait sur l’île de Mokoia. Sur le continent, de l’autre côté du lac, à Rotorua, vivait une jeune fille qui s’appelait Hinemoa et qui était renommée pour sa grande beauté. De nombreux chefs, jeunes et beaux, venaient voir le père de Hinemoa pour demander sa main. Mais le père de Hinemoa considérait qu’aucun de ces jeunes guerriers n’était digne de sa fille.

De temps à autre, les différentes tribus se réunissaient pour discuter des affaires tribales. Un jour, pendant une de ces réunions, Hinemoa et Tutanekai se virent de loin. Ils ne pouvaient pas communiquer, le père de Hinemoa veillant à ce que Hinemoa reste éloignée des jeunes prétendants. Au premier regard, ce fut le coup de foudre entre Hinemoa et Tutanekai.

Après la réunion tribale, Tutanekai dut regagner Mokoia. Il passait ses jours et ses nuits à jouer sur sa flûte de belles et très tristes mélodies, pensant sans cesse à Hinemoa. De l’autre coté du lac, Hinemoa entendait ces mélodies dans la nuit, mais elle ne savait pas d’où elles venaient. Chaque fois qu’il y avait des réunions tribales, Hinemoa et Tutanekai avaient l’occasion se voir. Mais le contact restait impossible. Avec le temps, ils devenaient de plus en plus amoureux l’un de l’autre.

Un jour, cependant, ils réussirent à échanger quelques mots. Tutanekai voulait toute de suite demander au père de Hinemoa s’ils pouvaient se marier. Mais Hinemoa savait que son père refuserait, comme d’habitude. Tutanekai demanda alors à Hinemoa de rentrer avec lui à Mokoia, mais cette proposition effraya Hinemoa. Elle disait que son père l’obligerait à retourner vivre à Rotorua, et qu’elle et Tutanekai n’auraient plus jamais le droit de se voir.

Tutanekai, très amoureux, n’avait pas l’intention d’abandonner. Il avait un plan. Il demanda à Hinemoa de descendre au bord du lac pendant la nuit, quand la tribu dormirait. Hinemoa devait prendre un des canoës, et traverser le lac jusqu’à Mokoia en pagayant le plus vite possible. Hinemoa avait peur de ne pas trouver l’île de Mokoia, et demanda à Tutanekai comment faire pour ne pas se perdre. Tutanekai lui dit qu’il jouerait de la flûte, comme d’habitude, et qu’elle n’aurait qu’à suivre la musique. Hinemoa comprit alors que les belles mélodies qu’elle entendait chaque soir venaient de Tutanekai et sa flûte. Elle n’eut plus le moindre doute : elle trouverait l’île de Mokoia.

Cette même nuit, alors que toute sa tribu dormait, Hinemoa descendit en cachette jusqu’au bord du lac. Mais à sa grande déception, il n’y avait aucun canoë assez près du bord pour qu’elle puisse le traîner jusqu’à l’eau. Les canoës, rangés trop loin du bord, étaient trop lourds pour Hinemoa. Tristement, elle rentra en pleurant, d’autant plus qu’elle entendait, au loin, la flûte de Tutanekai, et sa musique qui l’appelait. Elle pleura jusqu’à ce qu’elle trouve enfin le sommeil.

La nuit suivante, Hinemoa attendit encore que toute la tribu soit endormie pour descendre à nouveau au bord du lac. Mais, cette fois non plus, aucun canoë n’était assez près de l’eau. Comme la veille, Hinemoa, en larmes, dut faire demitour, alors quelle entendait, de l’autre côté du lac, la flûte de Tukaneka qui l’appelait encore. Désespérée, Hinemoa décida que s’il n’y avait pas de canoë la nuit suivante, elle essaierait de rejoindre l’île de Mokoia sur un radeau qu’elle fabriquerait elle-même.

Le lendemain, il n’y avait toujours pas de canoë assez près du bord du lac. Avec les morceaux de bois et du lin qu’elle avait ramassés en secret pendant la journée, Hinemoa, en toute hâte, fabriqua un radeau. Elle entendait la flûte de Tukanekai : elle embarqua et se dirigea sur le lac vers la source de la musique. Après avoir pagayé un long moment dans la nuit, Hinemoa eut l’impression que la terre approchait. Doucement, elle se laissa glisser dans l’eau, et toucha le fond. Elle avait très froid. Pendant qu’elle marchait dans l’eau vers la terre, elle sentit l’eau devenir de plus en plus chaude. Tout d’un coup elle se retrouva dans un «bain» d’eau chaude, à la température idéale, et qui bouillonnait doucement. Ce «bain» d’eau était alimenté par un geyser. Avec reconnaissance, Hinemoa s’étendit dans le «bain», laissant la douceur de l’eau chaude réchauffer lentement son corps glacé. Au bout d’un moment, Hinemoa entendit un bruit dans la nuit. C’était Tukanekai qui venait la chercher. Tukanekai emmena Hinemoa dans son village, et ils se marièrent.

Voici des fleurs de Pohutukawa. Le Pohutukawa est connu comme l'arbre de Noël de Nouvelle-Zélande, pas tellement pour son feuillage ou sa forme mais parce qu'il produit des masses de fleurs rouges en pointes brillantes vers Noël (naturellement au début de l'été en Nouvelle-Zélande).

Son aire de répartition naturelle se situe au niveau des régions côtières de L'Ile du Nord, mais il a été indroduit dans d'autres pays possédant un climat doux à chaud comme l'Australie, la Californie et l'Afrique du Sud.


Voici un Waka Taua (une 'pirogue de guerre') en bois de Totara natif de Nouvelle-Zélande, qui fut construit en 1989. Le bateau porte le nom de Te Arawa (la tribu locale souvenez-vous), il mesure 20 mètres de long et pèse 2 tonnes. Cette pirogue a été faite à la main de façon traditionnelle, et elle sert surtout pour les cérémonies maori. On peut voir que les yeux sont faits en Paua (ormeau), un coquillage nacré très populaire.

Nous marchons jusqu'à Ohinemutu, un village Maori au nord-ouest de la ville, situé le long du lac. Son nom signifie « l’endroit où la jeune femme fut tuée ».

Construite en 1910, en bordure du lac, l’église anglicane St Faith est absolument unique avec son intérieur magnifiquement décoré de vitraux, sculptures maories et Tukutuku (nattes murales). Un vrai mélange des genres !

Face à l’église, se trouve l’imposante Tamatekapua Meeting House, une maison commune maorie, construite en 1887. Elle occupe une place importante pour la communauté Arawa mais n'est pas ouverte aux étrangers. Pas de regrets car nous en verrons d'autres aux musées d'Auckland et de Wellington.



Pfiou ! Ca fait beaucoup pour une seule journée ! Rendez-vous demain pour la visite des merveilles géothermales de la région...

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