Down Under with Manu: L'expérience backpacker

Jeudi 1er janvier, nous atterrissons à Cairns, où le temps est orageux. Imaginez 32°C avec 150% d'humidité...

Et c'est là que commence ce qui restera probablement le plus mauvais moment de tout le voyage : notre séjour au Nomad's Serpent Backpacker. Une auberge de jeunesse comme il y en a plein pour les jeunes aventuriers du monde entier venant découvrir l'Australie sac au dos (d'où backpackers).

Plantons le décor : c'est la fin d'après-midi à Cairns, il fait chaud, moite même, et il pleut. Nous sommes à l'aéroport et j'appelle un numéro noté dans mon super bottin/lutin de voyage. Vingt minutes plus tard débarque une camionnette miteuse et cabossée, au volant de laquelle est assis un jeune peu aimable tatoué et piercé. Nous montons, et après quelques minutes de route nous arrivons à notre backpacker.

Les ennuis commencent alors. On arrive à la réception, je sors mon papier de réservation et une jeune fille fait le check in sur son ordinateur. "Chambre avec toilettes et douche communes... ah bon ? Mais... je n'ai pas votre réservation. Ah si pardon, pour une nuit." Je réponds que non, regardez, c'est 3 nuits. Pas de souci me dit-elle, ce sera 3 nuits. Et pour moitié moins cher que ce que j'avais prévu en plus, me dis-je. Elle me donne la clef de la chambre C13, en souriant péniblement.

On monte donc avec les valises à la C13... où nous trouvons valises ouvertes et bikinis sur les lits. Problème me dis-je, et je redescends dare dare à la réception. "Ah oui me fait-elle, elle est déjà occupée... mais d'ailleurs, votre nom me dit quelque chose... vous avez déjà fait le check in ce matin !" Comment ça ? Non regardez mon passeport c'est bien moi là ! On a dû se servir de mon compte ! Vous dire que je suis nerveux est un euphémisme. Et moi qui avait préréservé avec ma carte bleue en ligne en plus ! Elle me dit "ne vous inquiétez pas, je vous fais une upgrade, vous aurez salle de bain dans la chambre pour le même prix". Je grommelle et me dis que, tant qu'elle règle le coup du double check in, soit.

La nuit qui suit est horrible. Outre l'énorme truc à incendie qui clignote comme une ambulance, nous avons droit à un son et lumières gratuit jusqu'à 4h30 du matin. Vous voyez l'émission sur MTV avec les jeunes en maillot qui dansent autour d'une piscine avec une musique à 160 décibels ? Ben ils devaient l'avoir tournée là. C'est vrai que j'aurais dû me méfier, en voyant les gens autour de la piscine. Non non, pas que des jeunes fêtardes saoules en bikini, aussi des mecs de 45 ans décharnés avec marcel taché, collier en bois et barbiche blanche mal taillée.

Le lendemain matin, je fais un scandale. La fille à la réception (une autre) me dit que oui, en effet, ça a un peu débordé mais que je me rassure, ce sera différent ce soir. Je lui rétorque qu'il n'y aura pas de 'ce soir', ni de 'demain soir', et que je veux mon remboursement des deux prochaines nuits parce qu'il est hors de question de rester là et de faire encore nuit blanche.

Et là elle me sort : "Nous ne faisons pas de remboursements, et d'ailleurs ma collègue s'est trompée sur votre réservation, il faut encore verser 300$ (soit plus du double du prix que j'avais réservé sur Internet)". Je rigole nerveusement, et je lui dis "Vous savez quoi ? Je ne verserai pas un cent de plus vu la nuit que j'ai passée ! Donc je crois qu'il vaut mieux en rester là." Elle me regarde, soupire, et fait "bon ok, ça ira comme ça".

Et finalement je réalise que ça aurait pu être pire : on aurait pu aussi avoir des puces de lit, et la douche commune avec les vieux à barbiche !

Je n'avais aucun scrupule à annuler le backpacker car on avait un plan de secours. On avait repéré un petit hôtel à quelques rues de là, qui nous avait tout de suite plu. Et il y avait de quoi : 20 chambres seulement, donnant sur une belle piscine et un jacuzzi, et des hôtes super sympa et accueillants. L'endroit nous a tellement plu que c'est là que nous avons pris tous nos repas, qui étaient délicieux. Ce séjour s'est révélé être un des meilleurs !